Depuis 2019, le microbrasseur Nicolas Foube fondateur de la Bérouinette, concocte ses recettes à Lieury (L’Oudon), petit bourg situé près de Saint-Pierre-en-Auge (14). Rencontre avec un jeune brasseur qui garde la pêche malgré les obstacles. Pour Nicolas, l’année 2023 sera déterminante pour la suite de sa microbrasserie.
Un environnement propice
Depuis tout petit Nicolas Foube baigne dans un milieu épicurien. Après le collège, il emprunte les couloirs du lycée hôtelier de Dinard pour passer un bac Technologique en hôtellerie et restauration. Son bac en poche, il obtient la mention complémentaire Barman. Pourquoi brasseur ? C’est lié, en partie, à ses origines du Nord où il existe une culture familiale de la bière et aussi de son métier de barman dans un certain nombre d’établissements, notamment sur la Côte fleurie, en Normandie.
Un kit comme cadeau de Noël
Comme beaucoup de vocations, celle de Nicolas (déjà gros fan de bière à la base) est née lorsqu’il reçoit un kit de brassage à Noël. Nous sommes en 2015 est c’est le début de l’aventure, de « tout ce bazar », comme il dit. Nicolas brasse d’abord dans sa cuisine. Il commence par 10 litres, puis 20, 50 et enfin 100, en utilisant des Brew in a bag (grand sac solide aux mailles fines ressemblant à un grand sachet de thé) puis en cuve automatisé et enfin en mode « pico ».
Tous les indicateurs sont au vert
La saison 2018 en restauration sera celle de trop. Deux enfants en bas âge et un ras-le-bol professionnel, lui font franchir logiquement le pas… De fil en aiguille, l’envie de brasser sa propre bière sérieusement l’a titillé et, poussé par son épouse Tifany, Nicolas se lance. En janvier 2019 la brasserie Bérouinette ouvre. Notre microbrasseur a alors plein de projets et déborde d’enthousiasme. Son tout petit projet n’a financièrement pas le droit à l’erreur, mais à cette époque tous les indicateurs sont au vert. Un vert « scintillant » !
Un début contrarié
Créer une microbrasserie n’est pas un long chemin tranquille. Dès la première année, c’est très très chaud avec plein de galères et des papiers qui finissent déjà par coûter très cher. Mais tous se passe bien jusqu’au… Covid-19.
La deuxième année, la crise sanitaire touche tout le monde. Sa petite « boîte » n’a pas le droit aux aides car trop jeune. La Bérouinette souffre, mais Nicolas et son épouse se battent comme des lions. Le Covid contrarie les plans que Nicolas avait échafaudés. Toutefois, le couple n’abandonne pas et passe le permis d’exploitation obligatoire pour ouvrir un débit de boissons, un brewpub exactement, à Mézidon Vallée d’Auge (ex-Mézidon-Canon). N’empêche, cela ne suffira pas à redresser la barre.
L’année suivante, le couple serre les dents et prie pour que ça se termine. Mais las, les lions commencent à boiter… Enfin, l’année 2022 n’arrange rien. La guerre en Europe et l’inflation qui s’en suit à cause de l’augmentation du coût des matières premières, de celui de l’énergie et des bouteilles en verre finissent par ruiner la volonté de notre « petit » brasseur qui commence à être très très fatigué de tout ça.
2023, l’année de tous les dangers
Pour Nicolas, il n’y a pas de problème mais que des solutions. En septembre 2021, l’entrepreneur décide donc pour relancer la Bérouinette de déménager et de réunir à Lieury (L’Oudon) sa maison d’habitation et l’atelier de brassage, installé dans une ancienne grange. C’est le début d’une nouvelle aventure.
Pas question de se laisser aller au désespoir. Si les affaires se déroulaient bien au printemps, Nicolas souhaite rouvrir le brewpub à Lieury pour l’été en mode guinguette dans la cour de la brasserie. Il proposerait des soirées « Beer Good Food et Concerts » autour de la brasserie afin de créer l’évènement dans des communes sinistrées des environs.
Malheureusement, à ce jour, Nicolas paye toujours les pots cassés. La dynamique de trésorerie ne lui permettant de travailler normalement s’est totalement volatilisé, comme 9 boîtes sur 10 en difficultés. 2023 sera une grande inconnue… La fin d’une merveilleuse aventure ou alors une très bonne surprise. Nous croisons les doigts pour lui !
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