La brasserie la Bièregerie est une histoire de rencontres. Renaud, Mickaël croisent le chemin de Gildard, un brasseur de la Manche, avec lequel ils fondent la Bièregerie, en 2016. Ils sont rejoints depuis peu par Benoit, un brasseur venu de Nouméa, à 17.000 km de la Normandie.
Racontez-nous l’histoire de la Bièregerie ?
Au départ de l’aventure brassicole de la Bièregerie, il y a Gildard Launay. Ce passionné, initié par son grand-père, a fondé une brasserie à Bérigny (Manche) en 2010 dans laquelle il brasse la Cambrousse, une fameuse blonde de style Pale ale. Un succès jusqu’en 2015. Mais, après un bref passage par la Bretagne et la brasserie Britt, Gildard s’associe avec Renaud Tignon et Mickaeël Diascorn (du VandB de Gonfreville l’Orcher, près du Havre) pour booster le projet initial. Les deux cavistes ne souhaitaient pas voir disparaître cette « bière atypique » passant de clients à associés.
Le trio acquière alors un hangar, route de Trouville, à Caen, donnant le jour à la brasserie La Bièregerie, la première microbrasserie 100% made in Caen. Aujourd’hui nous sommes quatre. Avant de poser ses valises à Caen et de rejoindre l’équipe de la brasserie caennaise, Benoit Letellier était à la tête de la microbrasserie Brouss’Mousse, implantée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Soit à 16?795 kilomètres de la Normandie…
Quelle est la ligne directrice de la brasserie la Bièreregie ?
Épaulés par Gildard, Mikaël et Renaud découvrent les bons gestes et se prennent de passion pour cette alchimie, entre cuisine et chimie. L’arrivée de Benoit permet de répartir les rôles : Mikaël gère l’administratif et les finances de la brasserie, Renaud s’occupe du marketing et de la communication. Quant à Benoit et Gildard, ils s’occupent de l’élaboration des recettes et de la production des différentes bières.
Nous sommes bien dans l’esprit « Craft Beer ». La gamme de la Bièregerie est vaste (11 recettes permanentes et quelques recettes éphémères). Nos bières sortent des sentiers battus par l’usage marqué du houblon. Gildard aime beaucoup ça ! Nous aimons bien casser les codes traditionnels sans pour autant faire la course aux ovni brassicoles. La Dark Vados, une Sweet Stout au Calvados, est est le parfait exemple.
L’origine du nom de la Bièregerie n’est pas banale ?
Le mouton est leur mascotte depuis que Rose, la fille de Renaud a écorché le mot bergerie. Le nom reflète désormais l’authenticité et la singularité de la marque déclinée en Mouton caennais, Seigneur des Agneaux, Very Bad Triple (la référence la plus vendue en 2019), Trouble fête, Dipa’Cabana (cette double IPA a remporté la médaille d’argent parmi 420 bières au France Bière Challenge 2018), Dark Vados, l’Hivern’ale, P’tet ben que oui P’Pet ben que non. A ce propos, lorsque nous préparons une nouvelle bière, le premier qui trouve un nom marrant et décalé a gagné ! Le dernier, c’est Gildard pour la Machiabêêêle.
Quel est le rythme de croisière de la Bièregerie aujourd’hui ?
Aujourd’hui, notre atelier (plus l’entrepôt) est d’environ 600 m2. Gildard et moi, nous sommes présents sur Caen pour la « cuisine ». La capacité mensuelle de production de la brasserie la Bièregerie est d’environ 100 hectolitres, mais en poussant au maximum, nous pourrions produire 120 hectolitres par mois. Notre production est écoulée en Normandie, surtout dans La Manche, le Calvados et la Seine-Maritime).
La période Covid-19 est compliquée. Comme nous sommes chez des cavistes, bars, épiceries et restaurants locaux… (au total près de 150 points de ventes) notre activité a été impactée. N’empêche, à la reprise, la brasserie la Bièregerie a écoulé presque tout son stock jusqu’à la rupture sur certaines références. Nous en avons profité pour installer notre ligne d’embouteillage et de conditionnement. Aujourd’hui, c’est le calme plat depuis septembre.
Quels sont les projets de la brasserie la Bièregerie ?
Toujours en gardant notre côté un peu décalé, nous allons produire l’année prochaine une Eisbock (Ice Bock beer in english) qui devrait titrer 20/25°. Cette technique de brassage qui consiste à geler la bière lors de la maturation et de n’en garder que ce qui n’a pas gelé, à savoir l’alcool de bière. N’empêche, c’est le genre de truc que nous aimons bien tenter. Nous allons aussi homogénéiser l’outil de production avec de nouvelles cuves.
Petit plus
En 2015, Gildard Launay a brassé la Hop & CO avec Jean-Marc Berthelot de la brasserie de l’Odon. Une collaboration à 11°5 ! Pinaise, ça tape.
Beaucoup de ces références de bières artisanales se retrouvent à la cave à bière, l’Hydropathe à Caen.
« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération. »