Les bières industrielles trustent le marché
Pour faire simple, il existe deux catégories de bières : la bière industrielle et la bière artisanale. Pour aider les consommateurs, voici quelques différences significatives. En toute modestie… et sans diabolisation.
Quatre mastodontes se partagent le marché mondial
Quatre groupes industriels possèdent plus de 1.400 marques de bières : Heineken possède 300 marques (Lagunitas, Pelfort, Affligem, Desperados…), Carlberg plus de 720 (Kronenbourg, 1664, Grimbergen…), AB InBev-SABMiller plus de 400 (Budweiser, Beck’s, Corona ou Stella Artois) et le Japonais Asahi seulement 42 (Asahi, Peroni, Grolsch ou Meantime).
Une diffusion large
Ce n’est pas compliqué, la grande majorité des bières vendues en GMS (Grande et Moyenne Distribution) viennent de l’industrie. En France, près de 80% des volumes de la production industrielle est écoulée en via ce circuit de distribution. Pelfort, Affligem, Desperados, Kronenbourg, Chouffe, 1664, Leffe, 8°6, Grimbergen, Lagunitas et maintenant Ginette… Désormais, ces bières trustent les rayons de nos supermarchés qui ont même leur propre « cave à bières ». Au-delà de la grande distribution, le secteur du « Café, Hôtel, Restauration » est également difficile d’accès pour les artisans. La forte influence des grandes marques verrouille ce marché.
Une production industrielle
Une brasserie industrielle produit plus de 100.000 hectolitres par an, soit 10.000.000 de litres. Par ailleurs, les bières industrielles sont identiques d’un brassin à l’autre car la recette est immuable au gramme près. Une 1664 restera toujours une 1664, par exemple. L’industrie peut dire merci à Louis Pasteur. En plus, les gros brasseurs industriels sortent régulièrement des bières grâce à leur force de frappe incroyable : Skøll Cosmøpololitan, Desperado mojito, la 164 Rosé, Belzebuth Pink, Edelweiss fruit des bois… Certaines n’ont de bière que le nom !
La stratégie évolutive des bières industrielles
Face au « grignotage » de leurs parts de marché, les groupes industriels ripostent et imitent les brasseries artisanales. De nombreuses boissons sortent régulièrement affublées de noms qui fleurent bon l’authenticité, le terroir ou la tradition. Il faudra un jour écrire sur ces bières d’abbaye qui n’en sont pas… Pire les leaders du marché les rachètent. Camden Town Brewery ou Blue Point ont été racheté par AB InBev-SABMiller. En Europe, Heineken a racheté le brasseur américain Lagunitas, Constellation Brands a mis la main sur Ballast Point, Kirin a pris 25% des parts dans Brooklyn Brewery, par exemple. Et le processus se poursuit.
« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération ».