En fan de rock’n’roll qui se respecte, Mathieu Doudet aime la bière et le gros son. Il vient de créer sa microbrasserie nommée Anacrouse, à Bourg-Achard, dans le département de l’Eure. Ses premières bières viennent d’être embouteillées. Longue vie à Anacrouse.
Est-ce que tu peux nous en dire plus sur la brasserie Anacrouse ?
La brasserie est très petite. Pour le moment, je suis équipé pour produire de 100/120 litres par brassin. Idéalement, j’aimerais faire deux brassins mensuels. Le brassage est une activité professionnelle secondaire d’où la taille des équipements, c’est une passion qui prend une autre tournure.
Sinon, je suis à mon compte avec trois autres personnes au sein de CR Normandie, un cabinet de contrôle implanté à Lillebonne (76). Je vérifie les installations électriques, les engins de manutention, les aires de jeux pour enfants, les machines dangereuses d’entreprises et de collectivités afin que les utilisateurs (salariés ou publics) ne risquent rien.
Quel a été le déclic qui t’a incité à tenter l’aventure ?
Comme beaucoup, je suppose, j’ai découvert la craft avec la brasserie Brewdog et sa Punk Ipa. Ensuite, j’ai fait un atelier brassage chez Thierry Masurier gérant de la micro-brasserie Ma Première Bière à Belbeuf avec Antoine « Toony » Heuillant, un pote musicien. Lui aussi vient de franchir le pas en ouvrant la Monolith Brewery au Houlme, au nord de Rouen. On a adoré cet atelier, ludique, technique et au final notre bière teste était très sympa.
Ensuite on a acheté des kits pour brasser 20 litres dans nos cuisines. J’ai brassé quelques temps en Brew In A Bag (BIAB), avant de passer rapidement sur trois petites gravitaires de 35 litres. Comme mes bières plaisaient bien en soirée, j’ai alors décidé de franchir le cap tout en gardant mon activité principale.
Comment avez-vous choisi le nom brasserie Anacrouse ?
Je suis un grand amateur de musique. Il faut dire que mes parents m’ont bercé avec les riffs de Led Zeppelin, de Black Sabbath, de Pink Floyd, King Crimson, Just a Poke, Zappa, Queen… Écouter de la musique est le truc que je fais le plus dans ma journée. Comme je suis musicien depuis bientôt 30 ans, j’ai créé un pont entre mes deux passions la bière et la musique.
En solfège, le terme Anacrouse désigne une note ou un ensemble de notes qui donne une impulsion à une mélodie, précèdent un temps fort… un peu comme un solo de David Gilmour, des Floyd.
Qui élabore les recettes et oriente le style des bières ?
La gamme est en cours. La première recette sera une Smash American Pale ale (un seul malt et un seul houblon). Certainement suivie d’un Porter au malt fumé et d’une IPA pour le printemps. Les recettes ont déjà été testées lors de brassins amateurs. Les noms et étiquettes auront un rapport évident avec la musique (un groupe, un musicien…). Surprise.
Qu’est-ce qui démarque Anacrouse de vos confrères ?
Mes bières sont simples, faciles à apprécier, sans ingrédients extrêmes. Elles sont douces et moyennement alcoolisées (moins de 7% d’alcool par volume). Des bières que j’apprécie avant tout. Côté distribution, elle se fera directement à la brasserie et via des distributeurs locaux.
Quels sont les projets d’Anacrouse pour les mois qui viennent ?
Brasser, brasser et brasser encore. Faire découvrir ma production et pourquoi pas l’augmenter. J’aimerais idéalement me fournir localement. A ce propos, je suis actuellement en recherche de fournisseur de céréales maltés et de houblons (des beer potes intéressés ?). Cela dépendra des recettes évidement.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.