Que doit-on retrouver sur une étiquette de bière ? Que dit la Loi en matière d’étiquetage des bouteilles ou canettes ? Voilà un casse-tête lorsque l’on démarre son activité de brasserie ou lorsque l’on veut en savoir un peu plus sur notre breuvage préféré. Voici quelques clés pour vous aider.
Selon les chiffres de la Fédération des Brasseurs de France, la production de bière en France a atteint 2,7 millions d’hectolitres en 2022. Si l’on considère que la moyenne d’une bouteille de bière contient 33 cl, cela représente environ 81,8 millions de bouteilles de bière produites. En supposant que chaque bouteille ait une étiquette, cela signifie qu’environ 81,8 millions d’étiquettes de bières ont été produites en France en 2022. Cependant, ce chiffre est une estimation approximative. Il ne prend pas en compte le nombre de bières vendues en fûts ou en canettes, qui ne sont pas nécessairement étiquetées. Il ne prend pas non plus en compte le nombre d’étiquettes personnalisées, qui sont produites en petites quantités pour des événements ou des occasions particulières.
D’abord, qu’est-ce qu’une bière ?
C’est le point N°1 à connaître. Au sens de la réglementation française, édictée par le « décret n°92-307 du 31 mars 1992 portant application de la loi du 1er août 1905 sur les fraudes et falsifications en matière de produits ou de services en ce qui concerne les bières », une bière est une boisson obtenue par la fermentation alcoolique d’un moût préparé à partir d’une certaine proportion de malt de céréales (surtout l’orge et le blé). Le brasseur peut également utiliser d’autres ingrédients, tels que des herbes aromatiques, épices, mélanges de plantes, fleurs, graines, racines ou zestes d’agrumes. En outre, des levures sont en général utilisées au cours de la fermentation. Une « bière aromatisée à… » est une « bière » à laquelle a été ajouté un arôme.
L’article L3321-1 du code de la santé publique rédigé par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) place la bière dans le Groupe 3 des licences des breuvages. Il regroupe les boissons fermentées non distillées et vins doux naturels : vin, bière, cidre, poiré, hydromel et les jus de fruits ou de légumes fermentés comportant de 1, 2° à 3° d’alcool. Les vins de liqueur, apéritifs à base de vins et liqueurs de fraises, framboises, cassis ou cerises, tirant moins de 18 degrés d’alcool pur, appartiennent aussi à ce groupe. L’article L3322-4 du code de la santé publique prohibe aussi la fabrication, la détention ou la commercialisation de l’absinthe.
Des étiquettes folles… mais encadrées
Les dimensions et les couleurs des étiquettes sur les bouteilles de bière ne sont généralement pas strictement réglementées. Cependant, il existe des directives et des considérations à prendre en compte en terme de lisibilité et visibilité (taille du texte), et aussi les avertissements de santé. Là encore, c’est régi par un texte juridique. Les mentions à indiquer obligatoirement sur les étiquettes sont listées à l’article 9 du règlement (UE) n°1169/2011 du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires. Ce règlement encadre également les conditions de présentation de ces informations.
En outre, les mentions obligatoires doivent être clairement visibles et lisibles pour le consommateur. Cela implique généralement qu’il y ait un contraste suffisant entre le texte et l’arrière-plan. Si le texte est de couleur claire, il devrait être sur un fond sombre et vice-versa. Dans certains pays ou régions, il peut y avoir des exigences minimales quant à la taille du texte pour certaines informations, en particulier pour les avertissements sanitaires qui doivent rester impérativement très lisibles avant toute dégustation.
Ne pas oublier d’indiquer certains éléments
Une étiquette de bière doit mentionner de nombreux points. Pour lever ce casse-tête, voici une liste pour vous aider :
- Allergènes (l’allergène le plus couramment présent dans les bières est le gluten, lié à la mise en œuvre de certaines céréales ou produits à base de ces céréales, par exemple orge, blé),
- Quantité nette de denrée alimentaire,
- Date de durabilité minimale,
- Conditions particulières de conservation et/ou d’utilisation (le cas échéant),
- Nom ou raison sociale et adresse de l’exploitant du secteur alimentaire,
- Pays d’origine ou lieu de provenance (si son omission est susceptible d’induire en erreur les consommateurs sur le pays d’origine ou le lieu de provenance réel de la bière),
- Mode d’emploi (lorsque son absence rendrait difficile un usage approprié de la bière),
- Titre alcoométrique volumique acquis,
- Instructions de stockage : si la bière nécessite des conditions de stockage spécifiques, elles doivent être indiquées,
- Mentions de santé et de consommation : dans de nombreux pays, il est obligatoire de mentionner des avertissements concernant la consommation d’alcool, par exemple, « À consommer avec modération » ou des messages spécifiques pour les femmes enceintes.
Vigilance sur les avertissements de santé
Dans certains pays, les avertissements de santé peuvent avoir des exigences spécifiques quant à leur taille, leur couleur et leur emplacement. Par exemple, un message destiné aux femmes enceintes pourrait devoir être présenté dans une couleur particulièrement visible ou dans un encadré contrasté.
Enfin, les étiquettes ne doivent pas être trompeuses : elles ne devraient pas utiliser de couleurs, d’images ou de textes qui pourraient induire en erreur le consommateur sur la nature, la qualité, ou l’origine du produit. Il n’y a donc pas de couleurs interdites en soi, mais certaines couleurs pourraient être associées à des significations spécifiques dans certaines cultures ou régions. Il est donc judicieux de se renseigner sur le marché cible lorsque l’on lance sa recette à la commercialisation.
Quoiqu’il en soit, il est toujours recommandé de consulter la réglementation locale et spécifique de chaque pays ou région pour s’assurer que l’étiquetage de la bière est conforme. De plus, si une bière est destinée à l’exportation, elle devra probablement respecter les réglementations d’étiquetage du pays importateur.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
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