13 novembre 2024

Gildas a troqué son écran contre des brassins avec la Beerouette

Le ciel est lourd en ce moment au-dessus de la filière brassicole. N’empêche, il y a des rayons de soleils qui se manifestent. La naissance de la Beerouette, une microbrasserie fondée par Gildas Béhue, à Bretteville-sur-Odon, près de Caen (14), en est la preuve. Rencontre avec cet ancien ingénieur au sourire communicatif.

Gildas Béhue assure toutes les tâches d’un brasseur indépendant qui travaille seul…

Des débuts dans la monétique

En brouette Simone ! Bien que la conjoncture ne soit pas au beau fixe, Gildas Béhue a quand même décidé de se lancer dans la fabrication de boissons houblonnées. « Treize ans devant un écran dans une pièce sans fenêtre, à tester des appareilles de paiement électroniques, j’en ai eu marre », raconte-t-il. Il faut préciser que son BTS Électronique en poche, il découvre la monétique et l’entreprise caennaise FIME. Il sera technicien spécialisé dans les tests physiques en monétique. Un expert dans le domaine, même !

Une formation dans le maraîchage

Nous sommes en 2018 et il a envie d’air et de soleil. Cette année-là, Gildas change alors de cap à 180° et reprend des études au CFPPA de Saint-Pierre-sur-Dives où il va passer un BPREA maraîchage. « J’ai découverts les rudiments de la fabrication de la bière (concassage, empâtage… et la dégustation) à cette époque car j’avais une option brassage à l’école. La partie théorique était à distance et pendant trois jours, j’ai appris la pratique chez Donatien au Château de la Bière, à Lonlay l’Abbaye (61). » C’est après avoir désherbé un champ de carotte à genoux que Gildas se rend compte que le maraîchage n’est pas pour lui. Son dos lui dit stop… Il deviendra donc brasseur.

Afin de remplir ses bouteilles dans le respect de la réglementation, Gildas mesure le vide restant dans une bouteille « test » avant embouteillage.

Des bases solides pour réussir

Comme c’est souvent le cas, il reçoit un kit de brassage à son anniversaire. Mieux encore, au Noël de la même année, il se fait offrir une petite cuve de brassage, de la marque Brew Monk, qui lui permet de tester des premiers brassins de 30 litres. « De mon expérience chez FIME, j’ai gardé le goût de la conception de nouveaux outils (très pratique pour monter son installation) et ma capacité à gérer des sous-traitants. » De son BPREA, il met à profit ses acquis en gestion d’une entreprise et en comptabilité. Ainsi, Gildas se sent armé et se lance malgré les mots de ceux (des brasseurs…) qui lui déconseillent d’ouvrir sa propre brasserie. Afin de renforcer ses acquis, il suit une formation à Rouen pour devenir brasseur et fait un stage avec Hugo, de la Mouette (première brasserie urbaine de Caen, hélas fermée. NDLR).

Gildas a confié la réalisation des étiquettes à l’illustrateur caennais Nicolas Brossault.

Une production toute récente

La Beerouette a été créée en juin 2023 et les premières bouteilles ont été commercialisées en décembre de la même année. Aujourd’hui, sa gamme comprend une blonde, une India Pale Ale (IPA) et une ambrée. Cette dernière est brassée avec le premier malt torréfié par Normandie Malt (Bayeux). Avec ce malt spécifique, sa bière ambrée offre une explosion de saveurs en bouche. Associé aux houblons produits chez Benoît Lamy (Benhop’),  implanté à Touffréville, lui donne la rondeur typique des bières belges. « Je brasse mon IPA avec un mélange de malt normand et de houblon américain (Citra) ce qui lui donne un certain équilibre avec une amertume prononcée, comme les Américaines », explique le néo-brasseur. Elle fait un carton auprès de sa clientèle.

Gildas mise sur le circuit court, utilisant des ingrédients locaux (malt, houblon). « Mettre en valeur le circuit court, on a une superbe filière brassicole en Normandie ! » Même pour les étiquettes de ses bouteilles… Il en a confié la réalisation à l’illustrateur caennais Nicolas Brossault.

Gildas Béhue de la Beerouette
Gildas a déjà des projets pour développer sa Beerouette.

Bientôt une certification bio

Aujourd’hui, Gildas est seul à bord. « Comme je suis seul, je fais tout. J’ai créé les recettes dans mon sous-sol, comme brasseur amateur pendant cinq. Je crois que j’aurais regretté de ne pas avoir créer ma société ! » Toutefois, travailler en solo permet aussi d’avancer à son rythme et de donner une orientation à son projet. « Je vais passer la certification Bio pour ma blonde et mon ambrée, bien que le coût soit élevé. Passer au recyclage de mes bouteilles et étoffer ma gamme avec une Triple, une blanche et une rousse », présente Gildas en conclusion.

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@mesbieres

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